Les prises en charge de personnes psychiquement vulnérables en familles d’accueil impliquent, outre le partage de la vie quotidienne, une attention portée à ces personnes, un souci de leur bien-être, autrement dit une forme de soin qui relève de la dimension du « care » plutôt que de celle du « cure », des pratiques curatives spécifiques. Le développement contemporain de théories du « care », dans le champ de la philosophie morale et politique, contribue à spécifier les dimensions du « care », dont sa dimension intrinsèquement éthique, lesquelles s’avèrent pertinentes dans le contexte des familles d’accueil. Ce dont il est pris soin ce n’est d’ailleurs pas seulement des personnes, mais aussi du monde partagé et quotidien dans lequel se déploie leur vie. Ce soin du monde commun est lui-même appelé à être partagé.

Receiving people in situation of psychological vulnerability in foster families implies, beside a shared everyday life, a concern for these persons and for their well-being, in other words a form of care, different from cure treatments. The current development of “theories of care”, in the field of moral and political philosophy, helps to specify the dimensions of care, including its intrinsic ethical dimension. These ones turn out to be relevant in the context of foster families. People take care not only of other people, but also of the shared and everyday world in which they live together. This care of the shared world is to be itself shared.